Ma dernière rencontre avec Druub et Sweeze m’en avait appris autant sur eux que sur moi. Ils devaient rester quelques semaines, et pendant ce laps de temps, je m’étais engagé à les aider à appréhender l’histoire des danses et leur évolution en parallèle à celle des mœurs et des traditions, à compléter les codifications qu’ils répertoriaient et leur enseigner les danses que je maîtrisais. Le challenge était énorme pour eux, car ils devaient tout apprendre, reconnaître le rythme, apprendre à bouger, apprendre à bouger sur le rythme, enrichir progressivement leur pratique. Le challenge était nouveau pour moi, c’est-à-dire apprendre la patience, être à l’écoute, mettre les autres en valeur.
Pour quelqu’un qui n’avait pas eu d’enfants, j’étais dans des conditions originales pour les imaginer et je pris plaisir à endosser mon nouveau rôle lors de nos rencontres.
– Druub, arrêtez de regarder vos pieds, vous devez transmettre de la passion et votre joie de vivre par votre regard et pour l’instant vous indiquez plutôt que vous n’êtes pas trop sûr de vous.
J’ai répété cela souvent au début, toujours avec bienveillance ; et Druub me répondait invariablement :
– Pour l’instant, je gigote avec panache, mais bientôt je danserai, Monsieur Flash, grâce à vous.
Et c’est exactement ce qui s’est passé. Puis vint le moment fatidique où ils m’annoncèrent un jour en fin de séance que leur mission sur Terre s’achevait et que c’était la dernière séance.
Nous nous contentâmes de nous regarder très longuement et au moment de nous quitter, Sweeze puis Druub me dirent :
– Prenez soin de vous Monsieur Flash.
– Si vous avez envie de changer d’air, votre avatar Tooféyinyin est déjà prêt.
– Jusqu’à présent, j’ai survécu avec panache, mais maintenant je vis, grâce à vous. Merci !
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NijinsRik (RM). Les personnages et les situations de ce récit sont purement fictifs.